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Le point de vue d'un intervenant sur la prévention du suicide

En tant qu'intervenant familial, travailler avec des jeunes qui luttent contre le suicide (se blesser délibérément avec l'intention de mourir) fait partie intégrante de mon travail. Je compte sur mon éducation, mes formations et mes expériences passées pour aider les familles à traverser ces situations. Les parents ne disposent souvent pas des mêmes compétences que les professionnels de la santé mentale, mais ils sont pourtant les « premiers intervenants » lorsqu'il s'agit de la santé mentale de leur enfant. Au cours de mes années de travail avec les jeunes suicidaires et leurs familles, j'ai remarqué des tendances dans les informations que je partage avec les parents. Les trois pièces suivantes couvrent les notions que je révise le plus souvent avec les parents de jeunes suicidaires.

1. La suicidalité est un spectre.

Les niveaux d'idées suicidaires (pensées ou plans de suicide) varient entre les individus et au sein de ceux-ci. Tout le monde ne vit pas le suicide de la même manière et les niveaux sont sujets à changement. Une distinction clé à faire est la différence entre les idées suicidaires passives et actives.

Les idées suicidaires passives font référence à ceux qui ne souhaitent plus être en vie, mais n'ont pas l'intention de faire tout leur possible pour tenter de se suicider. Une pensée telle que "Je ne vais pas me suicider, mais ce serait bien si je mourais dans un accident de voiture" serait considérée comme une idéation suicidaire passive.

Les idées suicidaires actives font référence à ceux qui ont l'intention de se suicider et qui prennent des mesures pour le faire. Les personnes qui sont activement suicidaires peuvent verbaliser un plan de suicide et faire des déclarations telles que « Je vais me suicider par surdose ». Des mesures immédiates de sécurité doivent être prises pour ceux qui sont activement suicidaires. Il est important de noter que les individus peuvent basculer entre l'idéation passive et active. L'idéation active n'est presque jamais permanente, et avec une intervention appropriée, une récupération complète est possible.

2. Il existe des options en dehors de l'hospitalisation immédiate des personnes suicidaires.

Lorsque les parents apprennent pour la première fois que leur enfant a des pensées suicidaires, une réaction immédiate fréquente consiste à amener leur enfant à l'hôpital. À moins qu'un enfant ne tente activement de se suicider ou ne soit en danger immédiat, il existe des options pour garder un enfant à la maison en toute sécurité. La connexion à une ligne d'écoute téléphonique peut aider à guider les parents tout au long du processus de planification de la sécurité. Ces plans de sécurité visent à assurer la sécurité des jeunes en supprimant l'accès à des moyens potentiels de suicide et en planifiant judicieusement la supervision. Un plan de sécurité approprié donne au jeune et à sa famille des directives claires sur les prochaines étapes à suivre et aide tout le monde à se sentir en sécurité.

3. La guérison n'est pas un chemin linéaire

Dans un monde parfait, la guérison de la suicidalité progresserait continuellement. Malheureusement, la guérison avance et recule. Trouver un soutien professionnel peut être difficile. La mise en œuvre des bonnes interventions ou des bons médicaments est souvent un essai et une erreur. Reconstruire la confiance et la force de la famille est sans doute la mission la plus difficile de toutes. N'oubliez pas que ce n'est pas parce que vous ne progressez pas comme prévu que vous ne progressez pas du tout. La guérison prend du temps.

Bien que la récupération soit difficile, elle peut se faire. Le suicide est un spectre, pas une condamnation à mort.


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