Quand on est atteint de diabète de type 1, il est indispensable de faire des injections d’insuline pour rester en vie. Des injections d’insuline peuvent également être nécessaires en cas de diabète de type 2, si le pancréas n’en produit plus suffisamment.
Quand on fait des injections d’insuline, il y a un certain nombre de points auxquels veiller pour que l’insuline soit bien assimilée par l’organisme. Dans cet article, nous allons voir quelle est la marche à suivre pour réaliser des injections d’insuline. Voici ce que vous allez également y apprendre :
Les glucides des aliments que nous mangeons sont transformés en glucose. Le glucose passe dans le sang au niveau de l’intestin grêle, après quoi il peut fournir de l’énergie à toutes les cellules du corps.
Pour absorber le glucose du sang, les cellules ont besoin d’insuline. Celle-ci agit un peu comme une clé qui ouvre la porte des cellules pour leur permettre de laisser entrer le glucose.
Chez les personnes atteintes de diabète de type 1, le corps ne produit plus d’insuline. Il s’agit d’une maladie auto-immune. En cas de diabète de type 1, le système immunitaire s’attaque au pancréas.
Pour les personnes atteintes de diabète de type 1, l’injection d’insuline est un impératif absolu. Sans insuline, le glucose du sang ne peut pas être absorbé. La glycémie est alors si élevée que la vie du patient est en danger.
Le diabète de type 1 survient souvent durant l’enfance ; c’est pourquoi on parle parfois de diabète juvénile. Cette maladie est incurable. En 1921, on a réussi à produire de l’insuline à partir du pancréas de chiens et de veaux et, pour la première fois, un patient diabétique de type 1 recevait de l’insuline. Avant cette découverte, on était condamné à mourir de cette maladie.
Le diabète de type 2 est aussi lié à l’insuline, mais d’une manière totalement différente que le diabète de type 1.
Parce que le diabète de type 2 se développe souvent à un âge assez avancé, on parle parfois de diabète du sujet âgé. Malheureusement, le diabète de type 2 est de plus en plus fréquent chez les personnes plus jeunes. C’est le résultat des changements dans notre mode de vie et de notre alimentation occidentale.
Chez les personnes atteintes de diabète de type 2, le pancréas continue bien à produire de l’insuline. Le problème est que le corps n’y répond plus correctement. Il est devenu insulinorésistant.
Du coup, le pancréas se met à produire de plus en plus d’insuline pour le même effet.
Avec le temps, le pancréas s’épuise et les sujets atteints de diabète de type 2 doivent se mettre à faire des injections d’insuline et/ou prendre des médicaments. Le pancréas ne produit plus assez d’insuline pour normaliser la glycémie.
Chez beaucoup de personnes, l’injection d’insuline entraine une prise de poids. En effet, l’insuline est une hormone anabolisante qui favorise non seulement le stockage du glucose, mais aussi le stockage des graisses.
Le problème, c’est que la prise de poids ne fait qu’augmenter la résistance à l’insuline (source, source, source, source). On a besoin de plus d’insuline. Du coup, le corps se met à stocker encore plus de graisse et devient encore plus résistant à l’insuline.
Un cercle vicieux difficile à briser.
L’insuline est toujours injectée directement dans le sang. On ne peut pas prendre de pilules ou de boissons à base d’insuline parce que celle-ci est dégradée par l’acide gastrique avant qu’elle ne puisse atteindre le foie.
Un grand nombre d’études sur l’administration orale d’insuline ont déjà été effectuées. Jusqu’à présent, personne n’a trouvé de méthode fiable. En outre, l’insuline administrée par voie orale est mal assimilée. Seule une petite partie est réellement absorbée, ce qui signifie que des doses élevées sont nécessaires (source).
Le stylo à insuline est la méthode la plus courante pour l’injection d’insuline.
Il existe différents types de stylos à insuline.
Un peu plus loin dans cet article, je vais vous donner quelques conseils pour l’injection d’insuline à l’aide d’un stylo à insuline.
Autre façon d’administrer de l’insuline : la pompe à insuline. Celle-ci est souvent utilisée chez les enfants et les adultes atteints de diabète de type 1.
Dans le cas d’une pompe à insuline, l’insuline est libérée sous la peau par l’intermédiaire d’un cathéter. Le grand atout de la pompe à insuline est qu’elle permet un meilleur contrôle de la quantité d’insuline, ce qui est intéressant pour les personnes pour qui cela pose problème.
Un autre avantage de la pompe à insuline est qu’elle améliore la qualité de vie. Il s’agit d’une méthode moins invasive que de s’injecter de l’insuline plusieurs fois par jour à l’aide d’une aiguille.
Pour les enfants atteints de diabète de type 1, on utilise également un insuflon. Il s’agit d’un cathéter inséré sous la peau.
L’insuflon permet d’administrer de l’insuline sans piqûre. L’injection d’insuline se fait à travers une petite membrane.
Les injections insuline sont nécessaires pour réguler la glycémie. Celle-ci ne doit pas être trop élevée (hyperglycémie), ni trop basse (hypoglycémie). Ces deux extrêmes sont dangereux et peuvent même être mortels.
Quand la glycémie est trop basse, on parle d’ hypoglycémie.
Une hypoglycémie peut survenir chez les personnes insulino-dépendantes. En d’autres termes, tous les diabétiques de type 1 et les diabétiques de type 2 qui s’injectent de l’insuline.
Une hypoglycémie peut survenir en cas d’administration d’une dose d’insuline trop élevée par rapport à la prise alimentaire.
Une hypoglycémie peut également survenir en cas d’injection à un endroit inhabituel, par exemple, dans le ventre plutôt que dans les fesses. L’absorption de l’insuline se faisant alors plus rapidement, la glycémie diminue plus rapidement.
Manger quelque chose de sucré permettra de remonter le taux de sucre dans le sang et de sortir de l’hypoglycémie. En dernier recours, on pourra utiliser un kit glucagon, une hormone dont la fonction est opposée à celle de l’insuline.
L’opposé de l’hypoglycémie est l’hyperglycémie. Dans ce cas, la glycémie est trop élevée.
Cela peut se produire si on a mangé mais qu’on n’a pas fait d’injection d’insuline, que l’insuline n’est pas bien passée dans le sang ou qu’elle a été injectée trop tard.
En cas d’hyperglycémie, arrêtez de manger, buvez beaucoup et faites une injection l’insuline (si vous avez oublié de le faire).
L’hyperglycémie et l’hypoglycémie, que nous venons d’aborder, peuvent être considérées comme des effets secondaires possibles de l’insuline, ou plutôt, à sa mauvaise utilisation.
Un effet secondaire de l’injection d’insuline est le développement de marques sur la peau au niveau des sites d’injection. Celles-ci surviennent quand on réalise souvent les injections au même endroit.
Cela entraine l’épaississement du tissu adipeux sous-cutané. On parle de lipodystrophie. Celle-ci se caractérise par des petits bourrelets ou duretés sur ou sous la peau.
On a tendance à toujours réaliser les injections d’insuline au même endroit car la zone est devenue moins sensible.
Les lypodystrophies peuvent entrainer une absorption irrégulière et imprévisible de l’insuline et d’importantes variations de la glycémie.
Un autre effet secondaire de l’insuline est qu’elle peut provoquer une réaction allergique en cas d’hypersensitivité.
De nos jours, l’insuline est fabriquée synthétiquement (à l’aide de bactéries) et non plus à partir d’animaux. Cela signifie que les allergies sont rares. Celles-ci peuvent toujours se produire, mais il s’agit alors d’une réaction aux conservateurs ajoutés à l’insuline. Dans ce cas, on pourra consulter son pharmacien pour se procurer de l’insuline d’une autre marque qui ne contient pas les substances allergènes.
Quand on commence les injections d’insuline, il arrive d’éprouver des troubles de la vision. Les variations de la glycémie affectent la vue. Après quelques semaines, on devrait retrouver une vision normale.
Quelques conseils sur la technique d’injection :
De nombreuses personnes trouvent que l’abdomen est l’endroit le plus pratique et le plus commode pour l’injection d’insuline. Il faut injecter l’insuline dans la graisse sous-cutanée, ce qui est plus évident au niveau du ventre.
L’insuline est absorbée assez rapidement en cas d’injection à l’abdomen. On peut également réaliser les injections d’insuline dans les fesses, les bras et les cuisses.
En cas d’injection dans les fesses, l’absorption de l’insuline se fait lentement. Le meilleur endroit est le quadrant supérieur externe des fesses.
En cas d’injection dans le bras, l’absorption de l’insuline est moyenne. Il est important de toujours alterner les sites d’injection d’insuline pour éviter les lipodystrophies. On ne peut faire des injections que sur le côté du bras. La surface disponible y étant limitée, il n’est pas possible d’alterner suffisamment les sites d’injection. En général, le bras n’est donc pas l’endroit idéal pour l’injection d’insuline.
L’insuline peut également être injectée dans les cuisses. L’absorption est relativement lente. Le meilleur endroit est l’extérieur de la cuisse, à une distance de main de l’aine.
Si l’insuline est injectée toujours au même endroit, il se forme des lipodystrophies, c’est-à-dire des amas graisseux. L’absorption de l’insuline se fait de façon irrégulière, ce qui occasionne d’importantes fluctuations de la glycémie.
La lipodystrophie est souvent due à l’absence de rotation des sites d’injection, mais elle peut aussi être due à d’autres facteurs. La réutilisation des aiguilles d’injection, l’action de l’insuline sur le tissu adipeux et la capacité naturelle à se remettre des blessures sont autant de facteurs qui influencent le développement de la lipodystrophie.
Si vous faites vos injections d’insuline dans le ventre, divisez votre abdomen selon 4 quadrants et faites l’injection dans un quadrant différent à chaque fois.
En outre, changez toujours de site d’injection au sein du même quadrant. Réalisez l’injection à au moins 1 centimètre de l’injection précédente.
Vous ne devez pas, par exemple, injecter une fois dans l’abdomen et une autre fois dans les fesses. En effet, la vitesse d’absorption de l’insuline diffère selon les parties du corps.
L’insuline qui vous est prescrite est adaptée à une partie du corps spécifique, telle que l’abdomen, les fesses ou les cuisses.
Pour les enfants, un schéma de rotation peut être utilisé.
Celui-ci les aidera à se rappeler où ils ont déjà réalisé l’injection et à choisir un nouveau site à chaque fois.
Veillez à ce que l’aiguille soit de la bonne longueur. Pour la plupart des personnes; l’injection d’insuline dans le tissu adipeux sous-cutané requiert une aiguille de 4 ou 5 mm de longueur. Une injection trop profonde, dans le muscle, peut entrainer une absorption trop rapide de l’insuline et donc une hypoglycémie.
Pour les aiguilles d’une longueur de 6 mm ou moins, l’insuline peut être injectée sans pli cutané.
Pour les aiguilles de 8 mm ou plus, il faut faire un pli cutané pour pouvoir réaliser l’injection.
Quand on effectue un pli cutané, il faut soulever uniquement la peau et la graisse sous-cutanée. Il ne faut pas soulever le muscle, au risque de faire l’injection dans le muscle.
L’aiguille doit toujours être perpendiculaire à la peau.
En cas de pli cutané, l’aiguille doit être insérée perpendiculairement au pli cutané.
Pour les peaux d’une certaine épaisseur, il est préférable d’insérer l’aiguille de biais. Votre médecin ou professionnel de santé déterminera quelle est la meilleure technique pour vous.
Il n’est pas nécessaire de désinfecter la peau au préalable. Par contre, on effectuera l’injection sur une zone de peau propre, sèche et sans lésions.
Il est préférable que l’insuline soit à température ambiante. Si l’insuline est froide, mieux vaut la laisser atteindre la température ambiante pour éviter une injection douloureuse. L’insuline trouble est plus facile à mélanger lorsqu’elle est à température ambiante.
L’insuline trouble doit être agitée au moins 10 fois jusqu’à ce que le mélange soit uniformément blanc et homogène. Il faut agiter l’insuline doucement en inversant le stylo de haut en bas, sans secouer.
Les injections d’insuline sont parfois douloureuses. Il peut y avoir plusieurs raisons à cela. Par exemple, les injections sont douloureuses lorsqu’elles sont effectuées dans le muscle plutôt que dans le tissu adipeux.
De même, les injections réalisées avec une aiguille émoussée peuvent être douloureuses. Utilisez toujours une aiguille neuve. Comme ça, vous disposerez toujours d’une aiguille stérile, enduite d’un revêtement qui permet une insertion plus facile.
Vous pouvez également tester plusieurs épaisseurs d’aiguille car celles-ci peuvent faire une différence. Plus la gauge est grande, plus l’aiguille est fine.
On trouve également différents types de biseaux. La plupart des personnes préfèrent un biseau à 3 facettes, mais vous pouvez également essayer un biseau à 5 facettes.
Si vous avez désinfecté la peau à l’alcool, attendez que l’alcool sèche pour éviter les picotements. Il n’est cependant pas nécessaire (ni souhaitable) de désinfecter la peau à l’alcool.
Vous pouvez aussi appliquer un glaçon à l’endroit où vous allez réaliser l’injection pendant quelques minutes. Cela permet de rendre la zone moins sensible.
Évitez d’injecter dans la racine des poils ; cela peut être douloureux.
Insérez une nouvelle aiguille dans le stylo à insuline. Assurez-vous du bon état de l’aiguille.
Avant d’injecter, dirigez l’aiguille vers le haut et injectez un peu d’insuline pour éliminer les bulles d’air. Assurez-vous que l’insuline n’est pas trouble.
Le mieux est de vous asseoir pendant quelques temps pour injecter l’insuline à l’état reposé.
Réglez la dose. Tendez la peau d’une main et de l’autre, enfoncez l’aiguille perpendiculairement à la peau. Injectez l’insuline en poussant lentement sur le piston.
Maintenez le stylo en place pendant quelques instants.
Ne retirez l’aiguille de la peau qu’après une dizaine de secondes afin d’éviter les fuites. Assurez-vous que le stylo indique 0 pour être sûr d’avoir administré la dose complète. Retirez l’aiguille et jetez-la dans le conteneur à aiguilles, le cas échéant.
Si vous êtes atteint(e) de diabète de type 1, vous ne pouvez pas faire sans injections d’insuline. Mais en cas de diabète de type 2, c’est une tout autre histoire.
En cas de diabète de type 2, l’injection d’insuline n’est qu’une manière de contrôler les symptômes. En effet, après avoir modifié leur régime alimentaire et leur mode de vie, de nombreuses personnes peuvent arrêter les injections d’insuline et les médicaments. Et ça peut arriver plus vite que vous ne l’imaginez.
Si vous ne trichez pas et que vous faites preuve de discipline, vous pouvez même faire entrer le diabète de type 2 en rémission en 8 semaines (source, source).
Il ne s’agit pas d’arrêter l’injection d’insuline et les médicaments de votre propre chef. Mais en ajustant votre régime alimentaire et votre mode de vie, vous pouvez améliorer votre glycémie, votre tension artérielle et votre cholestérol à un point tel que votre médecin traitant vous suggérera d’arrêter de prendre de l’insuline et/ou des médicaments.
Il y a beaucoup de mesures que vous pouvez prendre pour mettre le diabète de type 2 en rémission. Le plus important est de viser un poids santé. Avoir un poids santé est plus efficace pour réguler la glycémie que les médicaments (source).
Tout est lié à la graisse viscérale.
Il s’agit de graisse stockée dans l’abdomen, autour des organes.
Tant que vous aurez trop de graisse viscérale autour du foie et du pancréas, vous resterez insensible à l’insuline, et vous aurez besoin d’injections d’insuline (source, source, source, source).